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les mille nuits et une nuit

fourré du voisinage chantait l’oiseau hazar, je dis à mon cœur :

« Jusqu’à quand repousseras-tu le bonheur ? Réveille-toi, la vie est un prêt à courte échéance !

La coupe et l’échanson, les voici ! C’est un bel et jeune échanson que ton ami ! Regarde-le, et prends de ses mains la coupe qu’il te tend !

Ses paupières sont languissantes et leur regard t’invite ! Ne méprise point ces choses !

J’ai planté de jeunes roses sur ses joues, et quand j’ai voulu à leur maturité les cueillir, j’ai trouvé des grenades !

Ô mon cœur, ne méprise pas ces choses ! C’est le moment où ses joues sont duvetées ! »

En entendant ces couplets, le khalifat dit : « Ô Giafar, qu’elle est belle cette voix ! » Et Giafar répondit : « Ô notre seigneur, certes, jamais voix plus belle ou plus délicieuse n’a encore frappé mon ouïe ! Mais, ô mon maître, entendre une voix de derrière un mur, ce n’est l’entendre qu’à demi ! Que serait-ce si nous l’entendions derrière un rideau…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT SEIZIÈME NUIT

Elle dit :