Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 9, trad Mardrus, 1902.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire d’abdallah de la terre…
97

tait du palais, portant sur sa tête un panier à poisson rempli de fruits. Et il le héla et lui demanda : « Que portes-tu là, ô mon gendre…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT ONZIÈME NUIT

Elle dit :

… Et il le héla et lui demanda : « Que portes-tu là, ô mon gendre ? et vers où te diriges-tu ? » Il répondit : « C’est un panier de fruits que je vais porter à mon ami Abdallah de la Mer ! » Le roi dit : « Mais ce n’est point l’heure où les gens sortent de leur maison. Et puis il n’est guère convenable que mon gendre porte ainsi lui-même sur sa tête une charge de portefaix ! » Il répondit : « C’est vrai ! Mais j’ai peur de manquer l’heure du rendez-vous et de passer aux yeux du Maritime pour un menteur sans foi, et de l’entendre me reprocher ma conduite en me disant : « Les choses du monde maintenant te distraient de ton devoir et te font oublier tes promesses ! » Et le roi dit : « Tu as raison ! Va trouver ton ami, et qu’Allah soit avec toi ! » Et Abdallah prit le chemin de la mer, en traversant les souks. Et les marchands matinaux qui ouvraient leurs boutiques disaient en le reconnaissant : « C’est Abdal-