« N’est-ce point une chose prodigieuse que sept nuits entières aient passé sur nos têtes sans que nous nous en soyons doutés.
« On est, en effet, venu me féliciter à l’occasion du septième jour et me dire : Qu’Allah éternise ton union avec ton ami ! »
Lorsqu’elle eut récité ces vers, Délice-du-Monde l’embrassa un nombre incalculable de fois, puis il improvisa ces vers :
« Voici le jour du bonheur et de la félicité ! Et mon amie est venue me délivrer de l’isolement !
« Que son approche est enivrante et délicieuse ! Quel enchantement que son langage spirituel !
« Elle m’a fait boire le sorbet voluptueux de son intimité, et cette boisson a transporté mes sens hors de ce monde !
« Nous nous sommes épanouis ! Nous nous sommes dilatés ! Nous nous sommes enivrés, étendus sur notre couche ! Et, tout en buvant, nous avons chanté !
« L’ivresse du bonheur nous a fait perdre la notion du temps, et nous n’avons plus su distinguer le premier jour du dernier.
« Que l’amour nous soit toujours délicieux ! Mon amie a éprouvée les mêmes jouissances que moi !
« Pas plus que moi elle ne se souvient des jours amers. Mon Seigneur l’a favorisée comme Il m’a favorisé ! »
Ces vers récités, ils se levèrent tous deux, sortirent de la chambre nuptiale, et distribuèrent à tous les gens du palais de grandes sommes d’argent, des