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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT QUATORZIÈME NUIT

Elle dit :

… jusqu’à ce qu’ils fussent tombés pâmés de jouissance et de bonheur.

Une fois revenus de leur pâmoison, Délice-du-Monde improvisa les vers suivants :

« Ô douceur des nuits longtemps attendues, quand le bien-aimé se montre équitable dans sa promesse et se donne à son amie !

« Nous voici à jamais réunis, après l’absence ; et les chaînes sont brisées qui nous tenaient captifs dans la séparation.

« Le destin, après s’être montré si farouche à notre égard, nous sourit et nous accorde ses faveurs avec empressement.

« Le bonheur a déployé son étendard en notre honneur, et nous a présenté, pour nous y désaltérer, la coupe pure du plaisir.

« Réunis enfin, après la tourmente, nous nous racontons nos chagrins passés et nos nuits d’insomnie écoulées dans les tristesses !

« Ô mon seigneur, oublions maintenant nos souffrances ! Et que le Dispensateur des miséricordes enrichisse notre âme de l’oubli !