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les mille nuits et une nuit

revoir son amie et de jouir de ses charmes. Car l’amoureux n’est-il point manifestement excusable ?

« Moi je fais ce vœu, car je sais bien qu’il n’y a que l’homme clairvoyant pour voir clair et excuser ! »

Puis, ayant fini de réciter ces vers, Délice-du-Monde marcha quelque peu…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… Délice-du-Monde marcha quelque peu et vit une cage merveilleuse, bien plus belle que toutes les autres réunies. Cette cage renfermait un pigeon sauvage, qui avait au cou un collier de perles admirables. Et Délice-du-Monde, à la vue de ce pigeon, connu par son chant plaintif et amoureux, et maintenant prisonnier dans cette cage où il avait l’air bien triste et rêveur, se mit à sangloter et récita ce vers :

« Ô pigeon des bois touffus, ô frère des amants, compagnon des âmes sensibles, je te salue !

« J’aime une tendre gazelle dont le regard a pénétré