Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.
rose-dans-le-calice et délice-du-monde
31

Rose-dans-le-Calice sentit augmenter l’intensité de ses désirs…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT SIXIÈME NUIT

Elle dit :

… Rose-dans-le-Calice sentit augmenter l’intensité de ses désirs, et s’attiser le souvenir cuisant de ses maux. Alors elle récita ces vers :

« Voici la nuit qui m’apporte, avec ses ténèbres, les ardeurs intenses et les malaises ; et mes désirs attisent en moi les brûlantes douleurs.

« Le tourment de la séparation habite maintenant mes entrailles ; mes pensées m’anéantissent, mes ardeurs m’agitent, mes transports me brûlent, et mes larmes trahissent un cher secret.

« Amoureux comme je suis, je ne sais point le moyen de faire cesser mon amaigrissement, ma faiblesse et ma douleur.

« L’enfer de mon cœur est attisé de plus en plus, et l’intensité de sa flamme abîme mon foie.

« Au jour de la séparation, je n’ai pu faire mes adieux au bien-aimé, ô regrets ! ô douleur !

« Mais toi, passant, qui informeras l’ami de tous