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les mille nuits et une nuit

point de compétiteur au trône ! D’ailleurs c’était un traître, et j’avais à craindre qu’il ne me trahît ! De plus, comme Jouder est mort, je reste le seul sultan ! Voulez-vous donc m’accepter pour roi, ou bien voulez-vous que je frotte le sceau et que je vous fasse tuer par l’éfrit, les grands et les petits, tous jusqu’au dernier ? »

À ces paroles, les chefs des troupes, saisis d’une grande crainte, n’osèrent protester et répondirent : « Nous t’acceptons pour roi et sultan ! »

Alors Salem ordonna que l’on fît les funérailles de ses frères. Puis il convoqua le Diwân, et lorsque tout le monde fut de retour des funérailles, il s’assit sur le trône ; et il reçut en roi les hommages de tous ses sujets. Après quoi il dit : « Maintenant je veux écrire mon contrat sur l’épouse de mon frère ! » On lui répondit : « Il n’y a pas d’inconvénient. Mais il faut attendre que les quatre mois et dix jours du veuvage soient écoulés ! » Il répondit : « Moi je ne connais pas ces formalités-là, ni autres choses semblables ! Par la vie de ma tête ! il me faut entrer cette nuit même sur l’épouse de mon frère ! » On fut alors obligé d’écrire le contrat du mariage, et l’on alla prévenir de la chose l’épouse de Jouder, El-Sett Asia, qui répondit : « Qu’il vienne…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.