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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT QUATRE-VINGT-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

« … Ô vizir, moi j’ai bien peur que Jouder ne me tue et ne me dépouille de mon trône ! » Le vizir répondit : « Ô roi du temps, pour ce qui est de ton trône, ne crains point que Jouder t’en dépouille ! Car la puissance et l’opulence de Jouder sont de beaucoup plus considérables que celles du roi ! Que veux-tu donc qu’il fasse de ton trône ? D’ailleurs ton trône ne serait pour lui qu’un signe de déchéance, dans l’état où il se trouve ! Mais pour ce qui est de te tuer, si vraiment tu redoutes la chose, tu as une fille ! Tu n’aurais donc qu’à la lui donner en mariage, et tu partagerais de la sorte avec lui la puissance suprême ; et vous seriez tous deux dans les mêmes conditions ! » Il répondit : « Ô vizir, toi, sois l’intermédiaire entre moi et lui ! » Il dit : « Pour cela tu n’as qu’à l’inviter chez toi ; et nous passerons la soirée dans la grande salle du palais. Alors tu ordonneras à ta fille de s’orner de ses plus beaux ornements et de passer comme un éclair devant la porte de la salle. Et Jouder l’apercevra ; et comme sa curiosité en sera très excitée et que son esprit travaillera au sujet de la princesse entrevue, il en deviendra éperdument amoureux ; et il me demandera qui elle