Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/346

Cette page a été validée par deux contributeurs.
338
les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT QUATRE-VINGT-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

« … Attends-moi ici que j’aille lui demander son bon plaisir ! » Et le grand-vizir attendit, dans une attitude très polie, tandis que le mared allait trouver Jouder auquel il dit : « Sache, ya sidi, que le roi t’avait d’abord envoyé un émir bien fort que j’ai battu ; et il avait avec lui cinquante guerriers que j’ai défaits ! Puis il a envoyé contre moi cent guerriers que j’ai battus, puis deux cents que j’ai défaits et mis en fuite. Alors il a envoyé son grand-vizir, sans armes et vêtu de blanc, pour t’inviter à manger des mets de son hospitalité ! Qu’en dis-tu ? » Il répondit : « Va et m’amène ici le grand-vizir ! » Et Tonnerre descendit lui dire : « Ô vizir, viens parler à mon maître ! » Il répondit : « Sur la tête ! » Et il monta au palais, et entra dans la salle de réception où il vit Jouder, plus imposant que les rois, assis sur un trône dont nul sultan ne pouvait posséder l’égal, avec, étendu à ses pieds, un tapis splendide tout à fait. Et il fut stupéfait et resta ahuri et ébahi et ébloui de la beauté du palais, de ses ornementations, de sa décoration, de ses sculptures et de ses meubles ; et il se vit, par comparaison, moindre qu’un mendiant à côté de si belles choses et en face du