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histoire de jouder le pêcheur…
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« Ô roi du temps, je préfère ne prendre avec moi aucun guerrier, et aller plutôt tout seul le trouver, sans armes ! » Le roi dit : « Va ! et fais ce qui te semblera le plus convenable ! »

Alors le grand-vizir jeta ses armes loin de lui et se vêtit d’une longue robe blanche ; puis il prit à la main un grand chapelet et se dirigea lentement vers la porte du palais de Jouder en égrenant le chapelet. Et il vit l’eunuque en question assis sur la chaise, et il s’approcha de lui en souriant, s’assit par terre en face de lui, avec beaucoup de politesse, et lui dit : « Le salam sur vous ! » Il répondit : « Et sur toi le salam, ô être humain ! Que désires-tu ? » Lorsque le grand-vizir eut entendu ce mot « être humain », il comprit que l’eunuque était un d’entre les genn, et il trembla d’épouvante. Puis il demanda humblement : « Ton maître, le seigneur Jouder, serait-il ici ? » Il répondit : « Oui, il est dans le palais ! » Il reprit : « Ya sidi, je te prie d’aller le trouver et de lui dire : « Ya sidi, le roi Schams Al-Daoula t’invite à te rendre auprès de lui, car il donne un festin en ton honneur. Et c’est lui-même qui te transmet le salam et te prie d’honorer sa demeure en acceptant son hospitalité ! » Tonnerre répondit : « Attends-moi ici que j’aille lui demander son bon plaisir…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.