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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT SOIXANTE-DIX-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

« … je te conjure de m’apporter encore une seconde côte farcie ! » Et aussitôt elle sentit le plat sous sa main et le tira du sac. Et c’était une côte farcie merveilleusement, et aromatisée de clous de girofle et d’autres épices fines ! Alors elle dit : « Je désire encore, tout de même, une galette chaude et du fromage ; car j’y suis habituée et rien ne peut m’en distraire ! » Et elle plongea la main, prononça la formule, et les retira ! Alors Jouder lui dit : « Ô ma mère, il faut, lorsque nous aurons fini de manger, remettre dans le sac les plats vides ; car le talisman comporte ce soin ! Et surtout n’en divulgue pas le secret ; et cache bien ce sac dans ton coffre, pour ne le sortir qu’au moment du besoin. Mais ne te gêne point pour cela ; sois généreuse envers tout le monde, envers les voisins et les pauvres ; et sers de tous les mets à mes frères, aussi bien en ma présence qu’en mon absence ! »

Or, Jouder avait à peine fini de parler que ses deux frères entrèrent, et virent le repas merveilleux !

En effet, ils venaient d’apprendre la nouvelle de l’arrivée de Jouder par un homme d’entre les fils du quartier, qui leur dit : « Votre frère vient d’arriver