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histoire de jouder le pêcheur…
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ment te faire manger de toutes les choses que je viens d’énumérer à l’instant ! » Elle répondit : « Mais je ne vois rien de cela nulle part ici ! » Il dit : « Apporte-moi le sac ! » Et elle lui apporta le sac, et le palpa et le trouva vide. Elle le lui donna pourtant ; et lui, aussitôt, il y plongea la main et en tira d’abord un plat d’or où s’étageaient, odorantes et moites et nageant dans leur sauce appétissante, les tripes farcies ; puis il plongea la main une seconde fois et une quantité d’autres fois, pour en tirer au fur et à mesure toutes les choses qu’il avait énumérées et d’autres même qu’il n’avait pas énumérées. Et sa mère lui dit : « Mon enfant, le sac est bien petit et tout à fait vide, et tu en as tiré tous ces mets et tous ces plats ! Où donc était tout cela ? » Il dit : «  ma mère, sache que ce sac m’a été donné par le Moghrabin ! Et ce sac est enchanté ! Il a comme serviteur un genni qui obéit aux ordres qui lui sont donnés d’après la formule telle ! » Et il lui dit la formule. Et sa mère lui demanda : « Alors si, moi, je plonge ma main dans ce sac en demandant un mets d’après la formule, je le trouverai ? » Il dit : « Certainement ! » Alors elle y plongea la main et dit : « Ô serviteur de ce sac, par la vertu des Noms Magiques qui ont tout pouvoir sur toi, je te conjure de m’apporter encore une seconde côte farcie…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.