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les mille nuits et une nuit

Jouder de lui-même eût dit : « J’ai bien retenu à présent ! Mais quel est l’être humain qui…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT SOIXANTE-QUATORZIÈME NUIT

Elle dit :

« … J’ai bien retenu à présent ! Mais quel est l’être humain qui pourra affronter ces redoutables talismans dont tu parles, et supporter ces terribles dangers ? » Le Moghrabin répondit : « Ô Jouder, n’aie donc aucune crainte à ce sujet ! Les divers personnages que tu verras aux portes ne sont que de vains fantômes sans âme ! Tu peux donc vraiment être bien tranquille ! » Et Jouder prononça : « Je mets ma confiance en Allah ! »

Aussitôt le Moghrabin commença ses fumigations magiques. Il jeta de nouveau de l’encens sur la braise de la cassolette, et se mit à réciter les formules conjuratoires. Et voici que l’eau du fleuve diminua peu à peu et s’écoula, et le lit du fleuve apparut à sec avec la grande porte du trésor.

À cette vue Jouder, sans plus hésiter, s’engagea dans le lit du fleuve et se dirigea vers la porte d’or qu’il frappa légèrement une première, deuxième et troisième fois. Et de l’intérieur une voix se fit enten-