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les mille nuits et une nuit

dont était ornée la mule qu’il montait ; et, derrière lui, dans la besace, il y avait, de chaque côté, un grand bocal en verre avec un couvercle. Il s’approcha de Jouder et lui dit : « Le salam sur toi, ô Jouder fils d’Omar ! » Il lui rendit le salam, en pensant : « Comment se fait-il donc que tous me connaissent et connaissent mon nom ? » Le Moghrabin lui demanda…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT SOIXANTE-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… Le Moghrabin lui demanda : « As-tu vu passer des Moghrabins par ici ? » Il répondit : « Deux ! » Il demanda : « Où sont-ils allés ? » Il dit : « Je leur ai attaché les bras, et je les ai jetés dans ce lac où ils se sont noyés ! Et, si leur sort te convient, je le tiens en réserve pour toi également ! » À ces paroles le Moghrabin se mit à rire, et répondit : « Ô pauvre, ne sais-tu que toute vie a son terme fixé d’avance ? » Et il descendit de sa mule, et ajouta tranquillement : « Ô Jouder, je souhaite que tu me fasses ce que tu leur as fait ! » Et il tira de sa besace de gros cordons de soie et les lui remit ; et Jouder lui dit : « Alors tends-moi tes mains pour que je te les attache der-