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les mille nuits et une nuit

le commencement jusqu’à la fin sans omettre un détail.

Cette histoire émerveilla tellement le khalifat qu’il nomma à l’instant Vif-Argent comme intendant général de la police, avec le même rang, les mêmes prérogatives et les mêmes émoluments qu’Ahmad-la-Teigne et Hassan-la-Peste ; puis il lui dit : « Vivent les braves qui te ressemblent, ya Ali ! Je veux que tu me demandes encore quelque chose ! » Vif-Argent répondit : « La durée éternelle de la vie du khalifat, et la permission de faire venir du Caire, ma patrie, mes anciens compagnons les quarante, pour les avoir ici comme gardes, à l’exemple de ceux de mes deux collègues ! » Et le khalifat répondit : « Tu le peux ! » Puis il ordonna aux plus habiles scribes du palais d’écrire soigneusement cette histoire, et de la serrer dans les archives du règne, pour qu’elle servît de leçon à la fois et d’amusement aux peuples musulmans et à tous les futurs croyants en Allah et en son prophète Môhammad, le meilleur des hommes (sur lui la prière et la paix !).

Et tous vécurent de la vie la plus délicieuse et la plus gaie, jusqu’à ce que vînt les visiter la Destructrice des Joies et la Séparatrice des Amis !

Et telle est, ô Roi fortuné, dans tous ses détails exacts, comme elle m’est parvenue, l’histoire véridique de Dalila-la-Rouée et de sa fille Zeinab-la-Fourbe avec Ahmad-la-Teigne, Hassan-la-Peste, Ali Vif-Argent et Zoraïk, le marchand de poisson frit ! Mais Allah (qu’il soit glorifié et exalté !) est plus savant et plus pénétrant ! »