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dalila-la-rouée… (ali vif-argent…)
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délecta d’elles également, et leur prit ce qu’il avait à leur prendre et leur donna ce qu’il avait à leur donner, et cela en toute générosité de part et d’autre et complète satisfaction.

Quant aux festins donnés à l’occasion des noces, ils durèrent trente jours et trente nuits ; et l’on n’épargna rien pour qu’ils fussent dignes de celui qui en était le dispensateur. Et l’on se réjouit, et l’on rit, et l’on chanta, et l’on s’amusa extrêmement.

Lorsque les fêtes furent terminées, Hassan-la-Peste vint trouver Vif-Argent et, après lui avoir réitéré ses félicitations, lui dit : « Ya Ali, voici que le temps est enfin venu pour toi d’être présenté à notre maître le khalifat, pour qu’il t’accorde ses faveurs ! » Et il l’emmena au Diwân, où le khalifat ne tarda pas à faire son entrée.

Le khalifat, à la vue du jeune Ali Vif-Argent, fut très charmé ; car, en vérité, sa bonne mine ne pouvait que prévenir en sa faveur, et la beauté pouvait témoigner qu’elle le reconnaissait pour son élu. Et Ali Vif-Argent, poussé par Hassan-la-Peste, s’avança devant le khalifat et embrassa la terre entre ses mains. Puis il se releva et, prenant un plateau couvert d’une étoffe de soie que tenait Dos-de-Chameau, il le découvrit devant le khalifat. Et l’on vit la tête coupée du Juif Azaria le magicien.

À cette vue, le khalifat, étonné, demanda : « Quelle est cette tête ? » Et Vif-Argent répondit : « Celle du plus grand de tes ennemis, ô émir des Croyants ! Son propriétaire était un insigne magicien capable de détruire Baghdad avec tous ses palais ! » Et il raconta à Haroun Al-Rachid toute l’histoire depuis