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les mille nuits et une nuit

Comme il se dirigeait vers la maison de Dalila, il aperçut un marchand ambulant qui portait sur sa tête un grand plateau de confitures sèches, de halawa et d’amandes habillées de sucre, et il se dit : « Je ferai bien de prendre avec moi de ces douceurs pour les portera Zeinab ! » D’ailleurs le marchand, qui semblait le guetter, lui dit : « Ô mon maître, il n’y a pas dans Baghdad quelqu’un qui réussisse comme moi la confiture de carottes aux noix ! Combien t’en faut-il ? Mais d’abord, avant d’acheter, goûte ce petit morceau et dis-moi ce que tu en penses ! » Et Vif-Argent prit le morceau et l’avala. Mais au même moment il tomba sur le sol, comme inanimé. Le morceau de confiture était mélangé de bang ; et le marchand n’était autre que Mahmoud l’Avorton qui exerçait ce métier lucratif de dépouiller les clients. Il avait vu toutes les belles choses que portait Vif-Argent, et l’avait endormi pour les lui voler. En effet, une fois Vif-Argent étendu sans mouvement, l’Avorton s’empara de la robe d’or et des autres choses, et se disposa à s’enfuir ; mais soudain apparut à cheval Hassan-la-Peste, accompagné de ses quarante gardes, qui aperçut le voleur et l’arrêta. Et l’Avorton fut obligé de faire des aveux et de montrer à Hassan le corps étendu sur le sol. Aussitôt Hassan, qui, depuis la disparition d’Ali, parcourait avec ses gardes tous les quartiers de Baghdad à sa recherche, fit apporter du contre-bang et le lui administra. Et, quand il fut réveillé, son premier cri fut de demander des nouvelles des effets qu’il portait à Zeinab. Et Hassan les lui montra et, après les effusions de leur rencontre, le félicita de son adresse