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les mille nuits et une nuit

il s’écria : « Par Allah ! je la reprendrai ce soir même ! » Et son épouse, la négresse, lui dit : « Si tu ne la rapportes pas, je ne t’ouvrirai point la porte de notre maison, et je te laisserai coucher dans la rue ! » Alors Zoraïk…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT SOIXANTIÈME NUIT

Elle dit :

… Alors Zoraïk sortit en toute hâte de chez lui et, par des raccourcis, précéda Ali Vif-Argent à la maison d’Ahmad-la-Teigne où il le savait loger, ouvrit le loquet de la porte au moyen de diverses chevilles dont il avait sur lui tout un attirail, la referma soigneusement derrière lui, et attendit tranquillement Ali Vif-Argent qui ne tarda pas à arriver à son tour, et à frapper selon sa coutume. Alors Zoraïk, contrefaisant la voix de Hassan-la-Peste demanda : « Qui est là ? » Il répondit : « Ali l’Égyptien ! » Il lui demanda : « Et la bourse de ce fripon de Zoraïk, l’as-tu apportée ? » Il répondit : « Je la tiens ! » Il dit : « Hâte-toi, avant que je t’ouvre la porte, de me la passer à travers le creux, car j’ai fait avec la Teigne un pari dont je te parlerai ! » Et Vif-Argent passa la bourse à travers le creux de la porte à Zoraïk qui