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les mille nuits et une nuit

crevés, et faillit du coup rendre l’âme. Il put tout de même se relever et se traîner jusqu’à la maison d’Ahmad-la-Teigne où il raconta sa tentative infructueuse, tandis que les passants s’attroupaient devant la boutique de Zoraïk et lui criaient : « Es-tu marchand dans le souk ou bien batailleur de profession ? Si tu es marchand, exerce donc ton métier sans bravades, descends cette bourse tentatrice et épargne ainsi aux gens ta malice et ta méchanceté ! » Il répondit, en ricanant : « Par le Nom d’Allah ! Bismillah ! Sur ma tête et sur mon œil ! »

Quant à Ali Vif-Argent, une fois rentré à la maison et remis de la violente secousse qu’il avait essuyée, il ne voulut point tout de même renoncer à accomplir son projet. Il alla se laver et se nettoyer, se déguisa en palefrenier, prit une assiette vide dans une main et cinq pièces de monnaie de cuivre dans l’autre main, et se rendit à la boutique de Zoraïk pour acheter du poisson…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT CINQUANTE-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… il se rendit à la boutique de Zoraïk pour acheter du poisson. Il tendit donc les cinq pièces de cuivre