Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/216

Cette page a été validée par deux contributeurs.
208
les mille nuits et une nuit

manches, enfonça dans sa ceinture de cuir deux poignards et un coutelas, se coiffa d’un extraordinaire tarbousch, et prit à la main une immense lance, longue de quarante-deux coudées, et faite en nœuds de bambou qui pouvaient rentrer les uns dans les autres à volonté. Puis il sauta sur le dos de son cheval et s’en alla.

Il était à peine sorti du Caire, qu’il aperçut…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT CINQUANTE-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

… Il était à peine sorti du Caire qu’il aperçut une caravane dont il s’approcha et à laquelle il se joignit, ayant appris qu’elle se dirigeait vers Damas et Baghdad. Cette caravane était celle du syndic des marchands de Damas, homme fort riche, qui revenait de la Mecque et regagnait son pays. Or Ali, qui était jeune, beau et sans poils encore sur les joues, plut à l’extrême au syndic des marchands, aux chameliers et aux muletiers, et sut, tout en se défendant contre leurs diverses entreprises nocturnes, leur rendre quantité de services appréciables en les protégeant contre les Bédouins pillards et les lions du désert ; si bien qu’à leur arrivée à Damas ils lui marquèrent