Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/212

Cette page a été validée par deux contributeurs.
204
les mille nuits et une nuit

ô porteur ! car, si bien qu’on soit sur une terre étrangère, on se trouve encore mieux dans sa patrie ! Et d’ailleurs tu as des dettes, et il te faut aller les payer ! » Alors je me dirigeai vers le Diwân, où déjà l’on me connaissait et où l’on me traitait avec beaucoup d’égards ; et j’entrai prendre congé de mon bienfaiteur, en lui récitant ces vers…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT CINQUANTE-UNIÈME NUIT

Elle dit :

« … et j’entrai prendre congé de mon bienfaiteur, en lui récitant ces vers :

« La demeure de l’étranger sur la terre étrangère est semblable à un édifice construit sur les vents.

« Le vent souffle, l’édifice s’écroule et l’étranger l’abandonne ! Mieux eût-il valu ne rien construire ! »

« Puis je lui dis : « Voici d’ailleurs qu’une caravane part pour le Caire, et je voudrais bien me joindre à elle pour retourner au milieu des miens ! » Alors il me donna une mule et cent dinars, et me dit : « Je voudrais, à mon tour, te charger, ô cheikh, d’une commission de confiance. Connais-tu beau-