nocturnes du grand khân ! Mais Allah est plus savant !
— Or, maintenant, ô Roi fortuné, continua Schahrazade, il est temps de te parler d’Ali Vif-Argent et de ses aventures avec Dalila et sa fille Zeinab, et avec le frère de Dalila, Zaraïk, marchand de poisson frit, et le Juif magicien Azaria ! Car ces aventures sont infiniment plus étonnantes et plus extraordinaires que toutes celles entendues jusqu’à présent ? » Et le roi Schahriar se dit en lui-même : « Par Allah ! je ne la tuerai qu’après avoir entendu les aventures d’Ali Vif-Argent ? » Et Schahrazade, voyant apparaître le matin, se tut discrètement.
LA QUATRE CENT QUARANTE-NEUVIÈME NUIT
Elle dit :
Il m’est revenu, ô Roi fortuné, qu’il y avait à Baghdad, du temps où y vivaient Ahmad-la-Teigne et Hassan-la-Peste, un autre larron si subtil et si fluide que jamais les gens de la police ne pouvaient mettre la main sur lui ; car sitôt qu’ils croyaient le tenir, il leur échappait comme glisse d’entre les doigts une boule de vif-argent qu’on essaye de saisir. C’est pourquoi on l’avait autrefois surnommé, au Caire, sa patrie, Ali Vif-Argent.