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les mille nuits et une nuit

soudre les difficultés et prévenir les complications. Si donc…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT UNIÈME NUIT

Elle dit :

« … Si donc, ô ma maîtresse, tu as quelque chose de caché dans le cœur, ne crains point de me le confier ; car si c’est un secret je le garderai intact de toute divulgation, et personne ne saura comme moi te servir avec ses yeux et sa tête pour satisfaire tes moindres désirs et porter discrètement tes missives ! »

Lorsque Rose-dans-le-Calice eut entendu ces paroles de sa nourrice, elle sentit sa raison s’envoler de joie ; mais elle retint son âme de toutes paroles désordonnées, de peur de trahir le trouble qui l’agitait, se disant en elle-même : « Nul ne connaît encore mon secret ; et il vaut mieux pour ma sécurité que cette femme n’en soit informée qu’après des preuves certaines de fidélité. » Mais déjà la nourrice ajoutait : « Ô mon enfant, la nuit dernière j’ai vu un homme qui m’apparut en songe et me dit : « Sache que ta jeune maîtresse et Délice-du-Monde sont amoureux l’un de l’autre, et que c’est à toi à favori-