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les mille nuits et une nuit

chers ; car il a mieux que nous l’expérience de ces sortes d’expéditions ! » Mais Ahmad-la-Teigne, qui ne voulait point partager avec son collègue la gloire de la capture, répondit à haute voix, de façon à être entendu de Hassan-la-Peste qui se tenait à la grande porte du palais : « Par Allah ! ô Dos-de-Chameau, depuis quand avons-nous besoin d’autrui pour faire nos affaires ? » Et il passa fièrement à cheval, avec ses quarante archers, devant Hassan-la-Peste mortifié de cette réponse et aussi du choix qu’avait fait le khalifat du seul Ahmad-la-Teigne, en le négligeant, lui Hassan ! Et il se dit : « Par la vie de ma tête rasée ! ils auront besoin de moi ! »

Quant à Ahmad-la-Teigne, une fois qu’il fut arrivé sur la place qui s’étendait devant le palais du khalifat, il harangua ses hommes, pour les encourager, et leur dit : « Ô mes braves, vous allez vous diviser en quatre groupes pour faire des perquisitions dans les quatre quartiers de Baghdad. Et demain, vers l’heure de midi, vous reviendrez tous me trouver au cabaret de la rue Mustapha pour me rendre compte de ce que vous aurez fait ou trouvé ! » Et, ayant ainsi convenu du point de réunion, ils se divisèrent en quatre groupes, qui allèrent parcourir chacun un quartier différent, tandis que de son côté Ahmad-la-Teigne se mettait à flairer le vent devant lui.

Mais pour ce qui est de Dalila et de sa fille Zeinab, elles ne tardèrent pas à apprendre, par la rumeur publique, les perquisitions dont le khalifat avait chargé Ahmad-la-Teigne dans le but d’arrêter une vieille friponne dont les ruses faisaient l’entretien de tout Baghdad. À cette nouvelle, Dalila dit à sa fille : « Ô