Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/189

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de dalila-la-rouée…
181

dient pour se tirer d’affaire à mes dépens ! » Et le khalifat se mit à rire et lui dit : « Alors charge un autre de ce soin ! » Il dit : « Dans ce cas, ô émir des Croyants, donne toi-même l’ordre de rechercher la vieille à l’homme le plus habile de Baghdad, le chef même de la police de Ta Droite, Ahmad-la-Teigne ! Jusqu’à présent, malgré toute son habileté, les services qu’il peut rendre et les gros appointements qu’il touche chaque mois, il n’a encore rien eu à faire ! » Alors le khalifat appela : « Ya mokaddem Ahmad ! » Et Ahmad-la-Teigne s’avança aussitôt entre les mains du khalifat et dit : « À tes ordres, ô émir des Croyants ! » Le khalifat lui dit : « Écoute ! capitaine Ahmad, il y a une vieille qui a fait telle et telle choses ! Et c’est toi que je charge de la retrouver et de me l’amener ! » Et Ahmad-la-Teigne dit : « Je réponds d’elle, ô émir des Croyants ! » Et il sortit, suivi de ses quarante archers, tandis que le khalifat gardait auprès de lui les cinq et le Bédouin.

Or, le chef des archers d’Ahmad-la-Teigne était un homme rompu à ces sortes de recherches, et qui s’appelait Ayoub Dos-de-Chameau. Comme il avait l’habitude de parler librement à son chef Ahmad-la-Teigne, l’ancien larron, il s’approcha de lui et lui dit : « Capitaine Ahmad, il n’y a pas qu’une seule vieille dans Baghdad ; et la capture va être difficile, crois ma barbe ! » Et Ahmad-la-Teigne lui demanda : « Alors qu’as-tu à me dire à ce sujet, ô Ayoub Dos-de-Chameau ? » Il répondit : « Nous ne serons jamais assez nombreux pour arriver à circonvenir la vieille ; et je suis d’avis de décider le capitaine Hassan-la-Peste à nous accompagner avec ses quarante ar-