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les mille nuits et une nuit

cun d’une robe qui vaut a elle seule mille dinars ! » Il demanda : « Et lui aurais-tu remis l’argent ! » Elle dit : « Oui, par Allah ! » Alors le wali se hâta de descendre dans la cour, où il ne vit que l’ânier, le barbier, le Juif, le jeune marchand et le teinturier ; et il demanda à ses gardes : « Où sont les cinq esclaves que la vieille marchande vient de vendre à votre maîtresse ? » Ils répondirent : « Depuis la sieste de notre maître, nous n’avons vu que ces cinq qui sont là ! » Alors le wali se tourna vers les cinq et leur dit : « Votre maîtresse, la vieille, vient de vous vendre à moi pour mille dinars ! Vous allez commencer votre travail par vider les fosses des vidanges ! » À ces paroles les cinq plaignants, à la limite de la stupéfaction, s’écrièrent : « Si c’est là ta justice, nous n’avons plus qu’à recourir contre toi à notre maître le khalifat ! Nous sommes des hommes libres qu’on ne peut vendre ni acheter ! Yallah ! viens avec nous chez le khalifat…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT QUARANTE-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

« … Yallah ! viens avec nous chez le khalifat ! » Alors le wali leur dit : « Si vous n’êtes pas des escla-