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les mille nuits et une nuit

fiancée d’aujourd’hui, et on célèbre, en ce moment la cérémonie des accordailles. Or on a besoin de suite pour elle de certains bijoux, dont deux paires de bracelets de chevilles en or, une paire de bracelets ordinaires en or, une paire de pendeloques en perles, un ceinturon d’or filigrane, un poignard avec une poignée de jade incrustée de rubis et une bague à cachet ! » Aussitôt le Juif s’empressa de lui donner ce qu’elle demandait, et dont le prix s’élevait pour le moins à mille dinars d’or. Et Dalila lui dit : « Je prends toutes ces choses à condition ! Je vais les porter à la maison, et ma maîtresse choisira ce qui lui plaît le mieux. Après quoi je reviendrai ici te porter le prix de ce qu’elle aura choisi ! Mais en attendant je te prie de garder cet enfant jusqu’à mon retour ! » Le Juif répondit : « Qu’il soit fait selon ton désir ! » Et elle prit les joyaux et se hâta de se rendre directement à sa maison.

Lorsque la jeune Zeinab-la-Fourbe vit entrer sa mère, elle lui dit : « Quel exploit viens-tu d’accomplir, ô mère ? » Elle répondit : « Un tout petit, seulement, pour cette fois. Je me suis contentée d’enlever et de dépouiller le jeune fils du schahbandar des marchands et de le mettre en dépôt chez le Juif Izra contre des bijoux de la valeur de mille dinars ! » Alors sa fille s’écria : « Certes ! cette fois c’est fini ! Tu ne vas plus pouvoir sortir et circuler dans Baghdad ! » Elle répondit : « Tout ce que j’ai fait là n’est rien, pas même une mesure sur mille ! Mais toi, ma fille, sois sans crainte à mon sujet ! »

Quant à ce qui est de la jeune esclave niaise, elle entra dans la salle de réception et dit : « Ô ma maî-