Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/167

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de dalila-la-rouée…
159

comme la fève dans sa cosse, à l’épreuve contre le feu et contre l’eau…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT TRENTE-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

« … Moi je suis comme la fève dans sa cosse, à l’épreuve contre le feu et contre l’eau ! » Et elle se leva, et rejeta ses vêtements de soufi pour revêtir des habits de servante d’entre les servantes des grands, et sortit en songeant au méfait nouveau qu’elle allait perpétrer dans Baghdad.

Elle arriva de la sorte à une rue écartée, entièrement décorée, et ornée dans toute sa longueur et sa largeur de belles étoffes et de lanternes multicolores ; et le sol en était recouvert de riches tapis. Et elle entendit là-dedans les voix des chanteuses et les tambourinements des doufoufs et les battements des daraboukas sonores et le retentissement des cymbales. Et elle vit à la porte de la demeure pavoisée une esclave qui portait à califourchon sur son épaule un jeune enfant habillé d’étoffes splendides en velours d’or et d’argent, coiffé d’un tarbousch rouge orné de trois rangs de perles, le cou entouré d’un collier d’or incrusté de pierreries, et les épaules recouvertes d’un