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les mille nuits et une nuit

Quant au teinturier Hagg-Môhammad et à l’ânier, ils se réconcilièrent en se demandant mutuellement pardon, et ils s’en allèrent de compagnie, avec le jeune marchand, trouver le wali de la ville, Ternir Khaled, à qui ils racontèrent leur aventure, en lui demandant vengeance contre la vieille calamiteuse. Et le wali leur répondit : « Ô braves gens, quelle histoire prodigieuse me racontez-vous là ! » Ils répondirent : « Ô notre maître, par Allah ! et par la vie de la tête de l’émir des Croyants, nous ne te disons que la vérité ! » Et le wali leur dit : « Ô braves gens, comment ferais-je pour retrouver une vieille femme au milieu de toutes les vieilles femmes de Baghdad ? Vous savez que nous ne pouvons envoyer nos hommes courir les harems et enlever les voiles des femmes ! » Ils s’écrièrent : « Ô calamité ! ah ! ma boutique ! ah ! mon âne ! ah ! ma bourse de mille dinars ! » Alors le wali, apitoyé sur leur sort, leur dit : « Ô braves gens, allez ! parcourez toute la ville et essayez de retrouver cette vieille-là, et mettez la main sur elle ! Et moi, si vous réussissez, je vous promets de la mettre à la torture pour vous, et je l’obligerai à faire ses aveux ! » Et les trois dupes de Dalila-la-Rouée sortirent de chez le wali et se dispersèrent dans différentes directions, à la recherche de la maudite vieille. Et en attendant, voilà pour eux ! Mais nous les retrouverons !

Quant à la vieille Dalila-la-Rouée, elle dit à sa fille Zeinab : « Ô ma fille, tout cela n’est rien ! Je vais trouver mieux ! » Et Zeinab lui dit : « Ô ma mère, j’ai bien peur maintenant pour toi ! » Elle répondit : « Ne crains rien, ma fille, à mon sujet. Moi je suis