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les mille nuits et une nuit

mieux que moi, ô ma maîtresse ? » Elle lui dit : « Alors, sache, ô ânier de bénédiction, que le pauvre garçon…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT TRENTE-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

« … Alors, sache, ô ânier de bénédiction, que le pauvre garçon est insolvable, et chaque fois qu’il a été mis en prison j’ai réussi à l’en faire sortir. Mais aujourd’hui je veux, pour en finir, qu’il se déclare en faillite. Et je m’occupe en ce moment à ramasser les effets des clients pour les porter à leurs propriétaires. Je désire donc que tu me prêtes ton âne pour le charger de toutes ces hardes, et voici pour toi un dinar comme salaire de l’âne. Toi, en attendant mon retour, occupe-toi à mettre ici tout en pièces, à casser les jarres de teinture, et à détruire les cuves de réserve ; afin qu’ainsi les gens envoyés par le kâdi pour contrôler la faillite ne puissent rien trouver à saisir dans la boutique ! » L’ânier répondit : « Sur ma tête et sur mes yeux, ô ma maîtresse ! Car ton fils, le maître teinturier, m’a comblé de ses bontés et, comme je lui dois de la reconnaissance, je veux lui rendre ce service pour rien, et tout casser et tout