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les mille nuits et une nuit

Turcs et des Arabes, elle connaît toutes les finesses de la jurisprudence, de la syntaxe et des belles-lettres.

Ainsi, quand nous discutons ensemble sur tout cela, voici ce que me dit parfois la maligne :

« Je suis agent passif, et tu t’obstines à me mettre au cas indirect. Pourquoi cela ? Par contre, tu laisses toujours à l’accusatif ton régime dont le rôle est d’être actif, et tu ne lui donnes jamais le signe de l’érection ! »

Je lui dis : « Ce n’est point mon régime seul qui t’appartient, ô ma maîtresse, mais ma vie et toute mon âme ! Seulement ne t’étonne plus de ce renversement des rôles. Aujourd’hui les temps sont changés et les choses bouleversées.

« Toutefois, si, malgré ce que je t’en dis, tu refuses de croire à ce renversement, eh bien ! n’hésite plus et regarde mon régime ! Ne remarques-tu point que le nœud de la tête se trouve à la queue ? »

Or, cette adolescente était si exquise, si douce et d’une beauté si vive qu’on l’appelait Rose-dans-le-Calice…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENTIÈME NUIT

Elle dit :