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histoire de dalila-la-rouée…
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rieur ; mais je ne puis disposer d’aucune chambre, car j’habite en bas, et la pièce du haut me sert à recevoir mes invités les paysans qui m’apportent l’indigo ! » Elle répondit : « Mon fils, la réparation de ma maison ne demandera qu’un mois ou deux tout au plus ; et nous ne connaissons pas beaucoup de monde ici ! Je te prie donc de diviser en deux la grande pièce du haut et de nous en donner la moitié pour nous trois. Et par ta vie, ô mon fils ! si tu veux que tes invités, les paysans planteurs d’indigo, soient nos invités, qu’ils soient les bienvenus ! Nous sommes prêtes à manger avec eux et à dormir avec eux ! » Alors le teinturier se hâta de lui remettre les clefs de sa maison ; il y en avait trois : une grande, une petite et une tordue. Et il lui dit : « La grande clef est celle de la porte de la maison ; la petite clef est celle du vestibule, et la clef tordue est celle de la pièce du haut. Tu peux, ma bonne mère, disposer du tout ! » Alors Dalila prit les clefs et s’éloigna, suivie de l’adolescente, qui était suivie du jeune marchand, et arriva de la sorte à la ruelle où se trouvait la maison du teinturier, dont elle se hâta d’ouvrir la porte avec la grande clef…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.