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les mille nuits et une nuit

rien à redouter, dans sa jalousie pour tes charmes et ta beauté ! Et ce ne sont pas les mamelouks, ni les jeunes esclaves, ni les beaux nègres, ni les eunuques, ni les serviteurs qui manquent au palais ! Grâce à Allah, leur nombre est incalculable ; et ils sont tous plus séduisants les uns que les autres…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vît apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT VINGT-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

« … et ils sont tous plus séduisants les uns que les autres ! » Or ces paroles du magicien eurent le don de persuader la jeune fille, qui se leva aussitôt, mit sa main dans la main du vieux savant et lui dit : « Ô mon père, que m’as-tu apporté avec toi pour me le faire monter ? » Il répondit : « Ô ma maîtresse, tu monteras le cheval sur lequel tu es venue ! » Elle dit : « Mais je ne puis le monter toute seule ! » Alors il eut un sourire et comprit qu’elle était désormais sous sa puissance ; et il répondit : « Moi-même je monterai avec toi ! » Et il sauta sur son cheval, et prit en croupe la jeune fille qu’il serra bien fort contre lui et l’attacha à lui avec des liens, solidement, tandis qu’elle était loin de se douter de ce qu’il allait faire d’elle. Il tourna alors la cheville de