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les mille nuits et une nuit

de son cheval, la prit elle-même en croupe, lui enjoignit de se serrer fort contre lui, et l’attacha à lui au moyen de solides liens. Après quoi il tourna la cheville de l’ascension, et le cheval prit son essor et s’éleva avec eux dans les airs.

À cette vue, les servantes jetèrent les hauts cris, et firent si bien que le roi et la reine accoururent sur la terrasse, à moitié vêtus, sortant de leur sommeil, et eurent juste le temps de voir le cheval magique s’enlever en son vol aérien avec le prince et la princesse. Et le roi, ému et consterné à la limite de la consternation, eut la force de crier au jeune homme qui s’élevait de plus en plus : « Ô fils du roi, je t’en conjure, aie compassion de moi et de mon épouse, cette vieille que voici, et ne nous prive pas de notre fille ! » Mais le prince ne lui répondit même pas. Toutefois il eut un instant l’idée que la jeune fille éprouvait peut-être un regret de quitter ainsi son père et sa mère, et lui demanda : « Dis-moi, ô splendeur, ô ravissement de ton siècle et de mes yeux, veux-tu que je te rende à ton père et à ta mère ?… »

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT VINGT-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

« … ô ravissement de ton siècle et de mes yeux,