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les mille nuits et une nuit

sers à qui mieux mieux, et dansaient et sautaient dans leur bonheur.

Lorsqu’ils se furent un peu calmés, ils l’interrogèrent sur ce qui lui était arrivé ; et il leur raconta la chose depuis le commencement jusqu’à la fin ; mais il n’y a pas d’utilité à la répéter. Alors son père s’écria : « Louanges à Allah pour ton salut, ô la fraîcheur de mes yeux et le noyau de mon cœur ! » Et il fit donner de grandes fêtes au peuple et de grandes réjouissances, pendant sept jours entiers, et distribua les largesses, au son des fifres et des cymbales, et fit décorer toutes les rues et proclamer le pardon général de tous les prisonniers, en faisant ouvrir toutes grandes les portes des prisons et des cachots. Puis, accompagné de son fils, il parcourut à cheval les divers quartiers de la ville, pour donner à son peuple la joie de revoir le jeune prince que l’on croyait à jamais perdu.

Cependant, une fois les fêtes finies, Kamaralakmar dit à son père : « Ô mon père, qu’est-il donc devenu, le Persan qui t’a donné le cheval ? » Et le roi répondit : « Qu’Allah confonde ce savant et lui retire sa bénédiction à lui et à l’heure où mes yeux l’ont vu pour la première fois ; car il est la cause de ta séparation d’avec nous, ô mon fils ! En ce moment il est enfermé dans le cachot, et il est le seul qui n’ait pas été pardonné ! » Mais, à la prière de son fils, le roi le fit sortir de prison et, l’ayant fait venir en sa présence, le fit rentrer en grâce, lui donna une robe d’honneur et le traita avec une grande libéralité en lui accordant toutes sortes d’honneurs et de richesses ; mais il ne lui fit aucune mention de sa fille et ne songea pas