LA QUATRE CENT VINGT-DEUXIÈME NUIT
Elle dit :
… à rire et à se dire les uns aux autres : « Par Allah ! est-ce là le cheval dont parlait ce jouvenceau qui ne doit être désormais regardé par nous que comme un fou. Pourtant nous voulons bien voir ce qu’il peut y avoir de vrai dans tout cela. Car il se pourrait en somme que ce fût là une affaire plus importante qu’on ne croit, et que ce jeune homme fût réellement quelqu’un d’un haut rang et d’un mérite excellent ! » Ce disant, ils soulevèrent à eux tous le cheval de bois et, le transportant sur leurs bras, ils le déposèrent devant le roi, alors que tous les gens s’attroupaient tout autour à le regarder en s’émerveillant de sa beauté, de ses proportions, de la richesse de sa selle et de son harnachement. Et le roi aussi l’admira beaucoup et s’en émerveilla à la limite de l’émerveillement ; puis il demanda à Kamaralakmar : « Ô jeune homme, est-ce là ton cheval ? » Il répondit : « Oui, ô roi ! C’est mon cheval, et tu verras bientôt les choses merveilleuses qu’il te montrera ! » Et le roi dit : « Alors prends-le et monte-le ! » Le prince répondit : « Je ne le monterai que lorsque tous ces gens et ces troupes se seront éloignés d’autour de lui ! »