Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de la reine yamlika…
89

ser mourir là sans le secourir. Il essaya alors de creuser des trous dans les parois pour s’y accrocher des mains et des pieds ; mais il constata que les parois étaient de granit et résistaient à l’acier de la hache. Alors son désespoir fut sans bornes, et il allait se jeter au fond de la cavité pour s’y laisser mourir, quand soudain il vit un gros scorpion sortir d’un interstice de la paroi de granit, et s’avancer vers lui pour le piquer. Il l’écrasa d’un coup de hache et examina l’interstice en question, d’où il vit s’échapper un rai de lumière. Il eut alors l’idée d’enfoncer la lame de la hache dans cet interstice et d’appuyer dessus fortement ; et, à sa grande surprise, il put de la sorte soulever une porte qui remonta peu à peu en ménageant une ouverture assez large pour laisser passer un corps d’homme.

À cette vue, Hassib n’hésita pas un instant, pénétra dans l’ouverture et se trouva de la sorte dans une longue galerie souterraine de l’extrémité de laquelle venait la lumière. Il suivit cette galerie pendant une heure de temps, et arriva à une porte considérable en acier noir avec une serrure d’argent et une clef d’or. Il ouvrit cette porte et se trouva soudain en plein air, sur le rivage d’un lac, au pied d’une colline d’émeraude. Sur le bord de ce lac, il vit un trône d’or resplendissant de pierreries, et, tout autour, se reflétant dans l’eau, des sièges d’or, d’argent, d’émeraude, de cristal, d’acier, de bois d’ébène et de sandal blanc. Il compta ces sièges, et trouva qu’ils étaient au nombre de douze mille, ni plus ni moins. Lorsqu’il eut fini de les compter et d’admirer leur beauté et le paysage, et l’eau qui les reflétait, il