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les mille nuits et une nuit

au fond duquel filtrait de la lumière ; je le suivis, toujours pieds nus et me retenant de respirer, et j’arrivai à une porte derrière laquelle je perçus des rires et des grognements. J’appliquai alors mon œil sur la fissure par où passait le rai de lumière, et je vis, enlacés sur un divan, au milieu de divers contorsions et mouvements, l’adolescente et un singe énorme à figure humaine tout à fait. Au bout de quelques instants, l’adolescente se désenlaça, se mit debout et défit tous ses vêtements pour s’étendre à nouveau sur le divan, mais toute nue. Et aussitôt le singe fondit sur elle et la couvrit, en la prenant dans ses bras. Et lorsqu’il eut fini sa chose avec elle, il se leva, se reposa un instant, puis la reprit en possession en la couvrant. Il se releva ensuite et se reposa encore, mais pour fondre de nouveau sur elle et la posséder, et ainsi de suite, dix fois de la même manière, alors qu’elle, de son côté, lui donnait tout ce que la femme donne à l’homme de plus fin et de plus délicat. Après quoi, tous deux tombèrent évanouis d’anéantissement. Et ils ne bougèrent plus.

Moi, je fus stupéfait…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT CINQUANTE-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :