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les mille nuits et une nuit

ta peine ! » Il répondit, avec un accent de terreur dans la voix : « Que me demandez-vous là, seigneurs ! Ne connaissez-vous donc pas la défense ? Et ne voyez-vous pas venir à nous le bateau où se trouve le khalifat avec toute sa suite ? » Ils demandèrent, fort étonnés : « Es-tu sûr que ce bateau qui s’avance contienne le khalifat lui-même ? » Il répondit : « Par Allah ! et qui ne connaît pas à Baghdad la figure de notre maître le khalifat ? C’est lui-même, mes seigneurs, avec son vizir Giafar et son porte-glaive Massrour ! Et voici avec eux les mamalik et les chanteurs ! Entendez le crieur, debout sur la proue, qui crie : « Défense aux grands et aux petits, aux jeunes et aux vieux, aux notables et aux hommes du peuple de se promener sur le fleuve ! Quiconque contreviendra à cet ordre aura la tête coupée ou sera pendu au mât de son bateau ! »

En entendant ces paroles…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME NUIT

Elle dit :

…En entendant ces paroles, Al-Rachid fut à la limite de l’étonnement, car il n’avait jamais donné un ordre pareil, et depuis plus d’une année il ne