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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUATRE-VINGT-SIXIÈME NUIT

Elle dit :

« … le troisième et dernier jour de ton hospitalité charmante ? » Elle me répondit : « Voilà que déjà tu vas commencer à être indiscret. Mais puisque ton cousin est si agréable, tu peux me l’amener ! » Je la remerciai et m’en allai par le même chemin.

En arrivant chez moi, j’y trouvai les gardes du khalifat qui m’accablèrent d’injures, s’emparèrent de moi et me traînèrent devant El-Mâmoun. Je le vis assis sur son trône, comme aux pires jours de sa colère, les yeux flamboyants et terribles. Et à peine m’aperçut-il qu’il me cria : « Ah ! fils de chien, tu as osé me désobéir ! » Je lui dis : « Non par Allah ! ô émir des Croyants ! J’ai ma justification ! » Il dit : « Et quelle est-elle ? » Je répondis : « Je ne puis t’en parler qu’en secret ! » Il ordonna aussitôt à tous ceux qui étaient là de se retirer, et me dit : « Parle ! » Alors je lui racontai l’aventure dans tous ses détails, et j’ajoutai : « Et maintenant l’adolescente nous attend tous deux pour cette nuit ; car je le lui ai promis ! »

Lorsque El-Mâmoun eut entendu mes paroles, il se rasséréna et me dit : « Certes ! la raison est excellente. Et tu as été bien inspiré de songer à moi pour