Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/208

Cette page a été validée par deux contributeurs.
200
les mille nuits et une nuit

tation, et à la fin s’écria : « Qu’on lui administre cent coups de bâton sur la plante des pieds pour faire dévier vers ses extrémités le sang qui lui obstrue le cerveau ! » Aussitôt on étendit l’homme et on lui administra des coups de bâton en mesure sur la plante des pieds. Soudain, lorsque le chiffre de trente coups fut dépassé, l’homme s’écria : « Qu’on rémunère maintenant Massrour à qui reviennent, d’après l’accord intervenu entre nous, les deux autres tiers ! » Les gardes alors, sur un signe du khalifat, s’emparèrent de Massrour, l’étendirent, et commencèrent, sur la plante de ses pieds, à faire sentir le rythme du bâton. Mais dès les premiers coups, Massrour s’écria : « Par Allah ! je veux bien me contenter du tiers seulement et même du quart, et je lui abandonne tout le reste ! »

À ces paroles, le khalifat se mit à rire tellement qu’il se renversa sur son derrière, et fit donner mille dinars à chacun des deux patients.

— Ensuite Schahrazade ne voulut pas laisser passer la nuit sans raconter l’anecdote suivante :


LE MAÎTRE D’ÉCOLE


Une fois, un homme, dont le métier était de vagabonder et de vivre aux dépens d’autrui, eut l’idée, bien qu’il ne sût ni lire ni écrire, de se faire maître d’école,