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le parterre fleuri… (l’âne)
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— Lorsque le roi Schahriar eut entendu cette anecdote, il s’écria : « Non ! par Allah, moi je ne lui aurais pas pardonné à cet Abou-Nowas-là, et j’aurais approfondi ce mystère, et j’aurais fait couper la tête de ce vaurien. Je ne veux plus, m’entends-tu, Schahrazade, que tu me parles encore de cette crapule-là qui ne respectait ni les khalifats ni les lois ! » Et Schahrazade dit : « Alors, ô Roi fortuné, je vais te raconter l’anecdote de l’âne ! »


L’ÂNE


Un jour, un brave homme d’entre les hommes qui sont tellement les dupes d’autrui, marchait dans le souk en conduisant son âne derrière lui par une simple corde qui servait de licou à la bête. Un larron fort expérimenté l’aperçut, et résolut de lui voler l’âne. Il fit part de son projet à un de ses compagnons qui lui demanda : « Mais comment feras-tu pour ne pas éveiller l’attention de l’homme ? » Il répondit : « Suis-moi, et tu vas voir…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUATRE-VINGTIÈME NUIT

Elle dit :