verbe : « Le jour efface les paroles de la nuit ! » Au moment où Massrour rapportait au khalifat ces paroles de l’adolescente, entrèrent les poètes Abou-Nowas, El-Rakaschi, et Abou-Mossâb. Et le khalifat se tourna vers eux et leur dit : « Que chacun de vous m’improvise à l’instant quelques rythmes en y faisant entrer ces mots : « Le jour efface les paroles de la nuit ! »
Alors, le premier, le poète El-Rakaschi dit :
« Garde-toi, mon cœur, d’une belle enfant inflexible qui n’aime ni faire ni recevoir les visites, qui promet un rendez-vous et n’y est point fidèle, et qui s’excuse en disant : « Le jour efface les paroles de la nuit ! »
Ensuite, Abou-Mossâb s’avança et dit :
« Mon cœur vole à toute vitesse, et elle se joue de son ardeur. Mes yeux pleurent, et mes entrailles brillent de son désir ; mais elle se contente de sourire. Et si je lui rappelle sa promesse, elle me répond : « Le jour efface les paroles de la nuit ! »
Le dernier, Abou-Nowas s’avança et dit :
« Ô ! qu’elle était jolie dans son trouble, ce soir-là ! et que sa résistance avait de charme !
« Le vent ivre de la nuit lentement balançait le rameau de sa taille et sa lourde croupe qui ondulait ; et son buste pliait aussi où pointaient deux petites grenades, ses seins.
« Par des jeux aimables, par des caresses hardies ma