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le parterre … (abou-nowas et le bain…)
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aimait d’un amour extrême son épouse et cousine Sett Zobéida, lui avait fait construire, dans un jardin réservé à elle seule, un grand bassin d’eau environné d’un bosquet d’arbres touffus, où elle pouvait se baigner sans jamais être exposée aux regards des hommes ni aux rayons du soleil, tant ce bosquet était impénétrable et feuillu.

Or, un jour que la chaleur était grande Sett Zobéida vint toute seule dans le bosquet, se dévêtit complètement au bord du bassin, et descendit dans l’eau. Mais elle n’y baigna seulement que ses jambes jusqu’aux genoux ; car elle avait peur du frisson que donne l’eau au corps qui s’y plonge en entier, et, en outre, elle ne savait pas nager. Mais avec une tasse qu’elle avait apportée elle se versait de l’eau sur les épaules par petites ondées en tressaillant sous la caresse humide de la fraîcheur.

Le khalifat, qui l’avait vue se diriger vers le bassin, la suivit doucement et, amortissant le bruit de ses pas, arriva au moment où elle était déjà nue. À travers les feuilles, il se mit à l’observer et à admirer sa nudité blanche sur l’eau. Comme il avait la main appuyée sur une branche, soudain la branche craqua et Sett Zobéida…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.