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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT SOIXANTE-SEIZIÈME NUIT

Elle dit :

… Alors le kâdi se tourna vers moi et me demanda : « Et toi, qu’as-tu à répondre ? »

Moi, ô émir des Croyants, j’étais stupéfait de tout cela. Pourtant je m’avançai un peu et répondis : « Qu’Allah élève et honore notre maître le kâdi ! Moi, je sais que dans mon sac il y a seulement un pavillon en ruine, une maison sans cuisine, un logement pour les chiens, une école de garçons, des jeunes gens qui jouent aux dés, un repaire de brigands, une armée avec ses chefs, la ville de Bassra et la ville de Baghdad, le palais antique de l’émir Scheddad ben-Aâd, un fourneau de forgeron, un filet de pêcheur, un bâton de berger, cinq jolis garçons, douze jeunes filles intactes, et mille conducteurs de caravane prêts à témoigner que ce sac est mon sac ! »

Lorsque le Kourde eut entendu ma réponse, il éclata en pleurs et en sanglots, puis s’écria en larmoyant : « Ô notre maître le kâdi, ce sac qui m’appartient est connu et reconnu, et tout le monde sait qu’il est ma propriété. Il renferme en outre deux villes fortifiées et dix tours, deux alambics d’alchimiste, quatre joueurs d’échecs, une jument et deux poulains, un étalon et deux chevaux hongres, deux longues lances, deux lièvres, un garçon enculé et