Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/111

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de la reine yamlika… (beloukia)
103

singulière forêt ! » Mais ils n’osèrent pas trop s’approcher de ces fruits étranges, et préférèrent retourner sur le rivage. Or, comme le soir tombait, ils s’assirent derrière un rocher et virent soudain émerger de l’eau et s’avancer sur le rivage douze Filles de la Mer, d’une beauté sans pareille et le cou entouré d’un collier de perles, qui se mirent à danser en rond, à sauter et à se livrer entre elles à mille jeux folâtres pendant une heure de temps. Après quoi elles se mirent à chanter au clair de lune, et s’éloignèrent en nageant sur l’eau. Et Beloukia et Offân, bien que fort charmés de la beauté, des danses et des chants des Filles de la Mer, ne voulurent point prolonger davantage leur séjour dans cette île, à cause des fruits effrayants à tête humaine. Ils se frottèrent donc la plante des pieds et les chevilles avec le suc renfermé dans le flacon et s’avancèrent sur la Septième Mer.

Leur voyage sur cette Septième Mer fut de très longue durée, car ils marchèrent deux mois, jour et nuit, sans rencontrer aucune terre sur leur route. Et ils étaient obligés, pour ne pas mourir de faim, d’attraper prestement les poissons qui venaient de temps en temps à la surface de l’eau, et de les manger crus, tels quels. Et ils commencèrent ainsi à sentir combien sages étaient les conseils que je leur avais donnés, et à regretter de ne les avoir pas suivis. Ils finirent tout de même par arriver à une île qu’ils conjecturèrent être l’Île des Sept Mers où devait se trouver le corps de Soleïmân portant l’anneau magique à l’un de ses doigts.

Ils trouvèrent cette Île des Sept Mers couverte de