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les mille nuits et une nuit

l’inclinait : « C’est moi la merveilleuse qui donne à celui qui se frotte les pieds avec mon suc la vertu de marcher sans se mouiller à la surface de toutes les mers créées par Allah Très-Haut ! »

Alors moi je dis à mes deux visiteurs : « La voilà devant vous, la plante que vous cherchez ! » Et Offân aussitôt cueillit de cette plante autant qu’il en voulut, en écrasa les pousses et en recueillit le suc dans un grand flacon que je lui donnai.

Moi je songeai alors à interroger Offân et lui dis : « Ô sage Offân, peux-tu maintenant me dire le motif qui vous pousse tous deux à traverser les mers ? » Il me répondit : « Ô reine, c’est pour aller à l’Île des Sept Mers chercher l’anneau magique de Soleïmân, maître des genn, des hommes, des animaux et des oiseaux ! » Je lui dis : « Comment, ô sage, ne sais-tu pas que personne après Soleïmân ne pourra, quoi qu’il fasse, devenir le propriétaire de cet anneau ? Crois-moi, Offân ! et toi aussi, ô jeune roi Beloukia, écoute-moi ! Abandonnez ce projet téméraire, ce projet insensé, de courir les mers de la création pour aller à la recherche de cet anneau que nul ne possédera. Cueillez plutôt ici de la plante qui donne à ceux qui en mangent une jeunesse éternelle ! » Mais ils ne voulurent point m’écouter, et, ayant pris congé de moi, disparurent par où ils étaient venus. »

Ici la reine Yamlika s’arrêta de parler, éplucha une banane qu’elle tendit au jeune Hassib, mangea elle-même une figue, et dit : « Avant que je continue, ô Hassib, l’histoire de Beloukia et que je te ra-