Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 6, trad Mardrus, 1901.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de la docte sympathie
33

Alors un second savant se leva, qui était réputé pour sa subtilité dans les connaissances théologiques, et que tous les yeux désignaient à l’honneur d’interroger l’adolescente. Il se tourna vers Sympathie et lui dit :

« Je ne te poserai, ô esclave, que de brèves questions et en petit nombre. Peux-tu d’abord me dire quels sont les devoirs à observer pendant les repas ? »

Elle répondit : « On doit d’abord se laver les mains, invoquer le nom d’Allah et lui rendre des actions de grâces. On s’assied ensuite sur la hanche gauche, on se sert pour manger du pouce et des deux premiers doigts seulement, on ne prend que de petites bouchées, on mâche bien le morceau et on ne doit pas regarder son voisin de crainte de le gêner ou de lui couper l’appétit. »

Le savant demanda : « Peux-tu me dire maintenant, ô esclave, ce que c’est que quelque chose, la moitié de quelque chose, et moins que quelque chose ? »

Elle répondit sans hésiter : « Le Croyant c’est quelque chose, l’hypocrite est la moitié de quelque chose, et l’infidèle est moins que quelque chose ! »

Il reprit : « Cela est exact ! Dis-moi ! Où se trouve la foi ? »

Elle répondit : « La foi habite dans quatre endroits : dans le cœur, dans la tête, dans la langue et dans les membres. De la sorte, la force du cœur consiste dans la joie, la force de la tête dans la connaissance de la vérité, la force de la langue dans la sincérité et la force des autres membres dans la soumission ! »