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les mille nuits et une nuit

temps derniers, un homme de fortune considérable, natif de l’Yamân, qui avait quitté son pays pour venir habiter dans Baghdad, notre ville, afin d’y mener une vie agréable et tranquille. Il s’appelait Ali El-Yamani. Et comme, au bout d’un certain temps, il avait trouvé les mœurs de Baghdad absolument à sa convenance, il fit venir de l’Yamân ses effets en entier, ainsi que son harem composé de six jeunes esclaves belles comme autant de lunes.

La première de ces adolescentes était blanche, la seconde brune, la troisième grasse, la quatrième mince, la cinquième blonde et la sixième noire. Et toutes les six, en vérité, étaient à la limite des perfections, avaient l’esprit orné de la connaissance des belles-lettres, et excellaient dans l’art de la danse et des instruments d’harmonie.

L’adolescente blanche s’appelait…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT TRENTE-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

L’adolescente, blanche s’appelait Visage-de-Lune ; la brune, s’appelait Flamme-du-Brasier ; la grasse, Pleine-Lune ; la mince, Houria-du-Paradis ; la blonde, Soleil-du-Jour ; la noire, Prunelle-de-l’Œil.