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histoire de sindbad le marin (6e voyage)
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ver mes parents, mes amis et mes anciens compagnons, et ma joie encore plus grande de revoir mon pays natal ; et ce souvenir invita mon âme au voyage et au commerce. Aussi je résolus de voyager ; j’achetai de riches marchandises de prix, propres à supporter la mer, je fis charger mes ballots, et je partis de la ville de Baghdad pour la ville de Bassra. Là je trouvai un grand navire rempli de marchands et de notables qui avaient avec eux des marchandises somptueuses. Je fis embarquer mes ballots avec les leurs à bord de ce navire, et nous quittâmes en paix la ville de Bassra…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… et nous quittâmes en paix la ville de Bassra.

Nous ne cessâmes de naviguer de place en place et de ville en ville, en vendant, en achetant et en nous réjouissant la vue au spectacle des pays des hommes, favorisés tout le temps par une heureuse navigation que nous mettions à profit pour jouir de la vie. Mais voici qu’un jour d’entre les jours, pendant que nous étions en pleine sécurité, nous entendîmes des cris de désespoir. C’était le capitaine lui-même